Ray Donovan - 1x03 - Twerk
J'aime cette série, parce qu'elle ne met pas les formes. Une série, c'est un "previously", une scène pré-générique, un générique, des coupures, des reprises, un rythme pré-établi, une fin en cliffhanger et un générique de fin souvent coupé/inutile. On est en terrain connu, le genre se différencie nettement d'un film. Là... on sait plus où on met les pieds. La moitié du cast s'est échappé de divers films, il n'y a pas de générique, et pour les moments clefs et la progression préconçue, on repassera. C'est beau, parce qu'on nous prend pas la main, pour nous montrer les choses. On est lâchés dans cette histoire de famille et d'argent, pleine de secrets et de trucs qui se sont passés "avant". Dans un sens, ça me fait un peu penser à Banshee, en moins n'importe quoi. J'avais oublié combien les séries au long court étaient plaisantes. Reprendre la même intrigue là où on l'avait laissée, avancer un tout petit peu, et attendre que la suite se déroule. C'est pas un film, c'est pas une série formatée. C'est un concept.
A ceux qui disent que c'est pas une série intelligente, j'ai envie de dire, vous avez du caca dans les yeux. C'est subtil, dans le sens où tout n'est pas assené, décortiqué, expliqué. Les personnages font des choses, et on ne sait pas tout de suite pourquoi. On fait des suppositions, on suit le mouvement. Et les pièces se mettent en place, progressivement. Sans jalons, sans petites roues, poussé dans la pente.
Bref, revenons à ce troisième épisode. Un protagoniste sort de l'ombre, et la fin donne envie de crier dans son poing de rage tellement ça va pas dans le sens qu'on attend. A chaque fois je mate la preview à la fin et me dis que je devrais pas, enfin passons. Toute l'intrigue sur le jeune chanteur était dérangeante (et ça a pas l'air d'aller en s'arrangeant). Mikey est nauséabond, et le contrepied avec le deuxième épisode est saisissant. Exit le grand-père brut de décoffrage, un peu fantasque, avec des accents de vérité. Place au vieux roublard manipulateur et taré. C'est ça que j'aime. Rien n'est tranché, rien n'est évident. C'est un jeu de faux semblants, d'apparence, tout du long. Pareil avec Ray... un épisode, il est magnanime, compréhensif, ouvert d'esprit (l'argent qu'il donne au transsexuel), et le suivant, il n'a de cesse d'apparaître comme un gros misogyne. Mais ce n'est pas un défaut d'écriture. Juste l'histoire qui se déroule. Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc, personne ne détient la vérité absolue.