"Déjà fini ?" C'est le sentiment quand le générique de fin se lance. On est désemparé, parce que toutes ces scènettes, ça aurait pu/dû continuer toute la nuit. Encore un épisode drôlement épique. Absolument toutes les plotlines sont importantes, passionnantes, et surtout sonnent très vrai. Avant, il y avait certains personnages qui me saoulaient, pour lesquels j'avais moins d'empathie. Maintenant, ils sont absolument tous indispensables. (Métaphoriquement, on en revient à ma haine de la trompette : sans trompette, ça sonne plus pareil, il faut faire avec, et très vite on se rend compte qu'on l'aime bien, elle aussi... une fois qu'on l'a comprise).

Mardi Gras, tous les mardis gras. Il était vraiment chelou, cet épisode. Il a pas viré au drame, même si j'ai attendu tout du long. Il a même fini plutôt bien, tout considéré.
Le rythme était plus frénétique, avec des micro séquences, des plans saccadés, mais ça fonctionnait drôlement bien quand même. Quasiment plus d'exposition, on a toutes les clefs, on a déjà assisté à la parade l'an dernier. Sauf qu'il y a plus, que tout se reconstruit, que tout s'agrandit.
C'est marrant qu'ils aient décidé d'élargir aux Cajuns en Louisiane, parce que j'y pensais dernièrement (je pensais à True Detective, surtout, et le fait qu'à part les deux flics il n'y ait pas un Noir dans la série...).

Du coup va falloir que je reprenne True Detective. Ça me fait chier, parce que j'aime pas revenir sur des rage quit aussi énormes, mais d'un autre côté, c'est la petite blessure jamais cicatrisée qu'il va bien falloir retourner traiter.

Cet épisode. Milieu de saison. Perfection. Rien que le pré-générique, t'es heureux et t'as envie de fondre en larmes à la fois. C'est une gigantesque métaphore musicale, avec des digressions emboîtées les unes dans les autres. La recherche de la chanson parfaite, du groupe parfait, du costume parfait, du plat parfait. La nécessité de faire avec le tout sauf parfait. Vu le titre, j'avais peur d'un truc déprimant, et Dieu sait qu'il y en a eu, des épisodes déprimants, cette saison, mais c'était tout le contraire. Réjouissant à tous les instants, même quand c'était cruel et sombre. Musicalement parfait.

J'en décroche pas... tous les soirs je me dis bon, matons autre chose, changeons un peu d'air, et tous les soirs je finis par mater Treme, parce que c'est hypnotisant et juste parfait. Le genre de série cathartique, où tu chiales quand c'est triste, quand c'est heureux, quand c'est sublime - c'est-à-dire tout le temps. Il était horrible et réjouissant à la fois, cet épisode. Plein de morts, d'enterrements, de désillusions. Plein de mains tendues et d'épiphanies, aussi. Réjouissant sur un plan musical et humain.

Trêve de Noël, ou que sais-je, mais enfin un épisode qui se finissait pas dans les larmes et le désespoir, ça faisait du bien au moral. Comme depuis le début, la renaissance venait par la musique, et il y avait d'excellents passages. A la base, je regardais pour l'histoire, et la musique était envahissante. Maintenant j'aimerais qu'il y en ait encore plus.
La narration était moins symbolique, plus classique, et je pense que ça jouait beaucoup sur le ressenti final... tout n'est pas foutu, il y a de l'espoir. Tous les personnages essayaient de construire quelque chose, de partir sur de nouvelles bases, d'effacer le passé. Et ça fait du bien, même s'il y avait pas mal de sombres présages.

Ils ont clairement décidé de me déprimer à chaque épisode, pour la saison 2. Thématique cambriolage, c'était horrible et triste. Le sentiment que plus rien n'est sûr, qu'aucun endroit n'est sacré. Le Texan est une belle incarnation de ce sentiment que l'ailleurs gagne du terrain, vient prendre le fric, le boulot, orchestrer la ruine de la ville sous couvert de la reconstruire.

Il était bizarre cet épisode. Triste. En gros, tout du long, symboliquement, on assiste à la mort de la ville et la mort de la musique. Chaque scène, c'est du silence, de la musique qui n'a pas lieu, de la musique qu'on interdit, de la musique qu'on critique. Tout est discordant, pas à sa place. Même à la fin, avec la chanson funky sur les images de repas de Thanksgiving, qui lie le tout, qui est censée redonner espoir, quelque chose ne va pas. Davis se barre, le Chef est déprimé, Sofia aussi. Tout cloche. La musique est remplacée par les sirènes et les alarmes ; les flics sont trop présents, c'est angoissant.

Encore un fois, ça commence de manière minimaliste, simple, claire, et ça ajoute tout un tas de voix discordantes au fur et à mesure. C'est assez exceptionnel à regarder, c'est vraiment pas une série "normale". Mi-live musical, mi-réquisitoire politique... un peu tout à la fois.
J'ai apprécié l'ellipse de 7 mois, ça permet de renouveler un peu le propos, même si dans le fond rien n'a vraiment changé. Pas trop fan du cousin de Dallas, il est vraiment décalé, j'arrive pas à le cerner. Mais j'aime pas les nouveaux personnages en règle générale, donc ça changera peut-être.

Le seul truc qui me déprime avec l'ellipse, c'est que c'est une invitation à la fanfic, mais qu'il y en a absolument aucune...

Je ne suis qu'émotions.
Cette série... ce finale. Que de chemin parcouru depuis les mystères étranges du pilote. Musicalement, c'est un cercle parfait, quasiment toutes les chansons ont été entendues à un moment ou à un autre de la série, échos fantasques, plein de sens.
D'un point de vue strictement narratif, j'ai trouvé la structure inutilement compliquée (oui, j'avoue, j'ai pas percuté de suite que c'était un flash back pendant l'enterrement, c'était confus). Mais le résultat est éblouissant et sincère à la fois. Un grand moment fait de tout petits riens.

Dire que j'ai failli arrêter le pilote à cause de la trompette. La trompette ! (J'aime toujours pas la trompette, j'aime pas l'instrument, et j'aime pas le jazz classique... ça va qu'il n'y en a pas souvent !). J'ai continué pour raisons connes (Zahn), en me disant que ça craignait... mais en fait j'aime tellement tout le reste, ça m'a prise par surprise. Parce que dans le fond, les personnages, c'est un peu tous des connards. J'aime la monomanie scénaristique sur chacun. Le genre de trucs qui pourrait être horripilant, mais qui bizarrement ne l'est pas.

Fuuuu. Cette fin tout en dépression.
Il était vraiment superbe, cet épisode. Des passages qui donnaient des frissons tellement c'était bon. Et le pire, c'est qu'il se passe toujours absolument rien ou presque. Tous ces personnages admirables et brisés à la fois, perdus dans leurs illusions. C'est magnifique.