Il était flippant, cet épisode, dans le sens où on prend soudain conscience que le monde est bien plus parti en couille que ce qu'on présageait de prime abord. Pour moi, c'est une série sur la folie, et ce décalage constant entre les réactions normales dans le monde normal et les réactions foirées des gens dans la série fait tout l'intérêt de la chose.
J'ai pas contre été un peu déçue par la non-réaction vis-à-vis de la disparition des photos. L'image était très forte, et c'était pas cohérent de ne pas continuer dessus, de ne pas la mentionner. (Je pensais même que c'était les Remnants qui avaient piqué les chemises blanches du flic, mais non...)
J'ai trouvé que cet épisode rachetait tout le mièvre et le pas assez fort de l'épisode précédent. C'était proprement horrible du début à la fin. Le membre de la secte lapidé dans la forêt et tout le monde qui s'en fout, l'enquête impossible et non souhaitée, les méthodes expéditives de l'ATF post 10/14, de la haine de tous côtés.
L'intervention du prêtre, à la fin, était terrible à regarder : j'ai cru, vraiment vraiment cru que la femme du flic allait sortir de la secte, retrouver la foi, le goût de vivre, tout ça. Mais non. Ce serait trop simple.
Et le flic est toujours à deux doigts de verser dans la folie, mais c'était subtil, très subtil. On a confirmation que le tueur de chiens est bien réel, tangible, visible, énervant. Mais son "rôle" est repris par l'agent gouvernemental tout aussi fantomatique et élusif. Et le coup de téléphone final, on en reste à se demander s'il est réel, lui aussi.Délire de persécution, choses qui disparaissent, violence, plein de petits signes qui ne signifieraient rien si le père n'était pas schizophrène ; j'admire à quel point ils arrivent à ne plus du tout reparler d'éléments présents antérieurement, et pourtant y faire appel de manière non-verbale. La construction d'ensemble est juste sublime.