Fiou, c'est passé vite cette saison. Déjà l'avant-dernier, j'ai du mal à réaliser. On lui donne à la fois trop et pas assez de crédit, à cette série. Vanter ses louanges et se faire lyrique à son sujet, c'est oublier que c'est de la pulp fiction jusqu'à la moelle, revendiquée et sublimée. En attendre trop et la critiquer, c'est passer à côté de cette attention constante aux détails, de cette précision avec laquelle les vies de tous ces personnages nés d'une parodie, d'une caricature, sont construites et développées. Il y a deux niveaux, dans le fond. La baston, le sexe, la cruauté constante ; ces scènes d'ouverture et de clôture, superbes, orchestrées et délirantes. Et puis le questionnement de la nature humaine, toutes ces réflexions bizarrement profondes et censées. Ce n'est pas parce que c'est une caricature, un divertissement, qu'on ne peut pas aussi avoir une histoire qui a un sens, qui reste.

Bizarrement, quand ils apportent des réponses à leurs mystères de fou, c'est moins palpitant. (A priori) pas d'aliens, donc, mais des immortels génétiquement modifiés. Ça me rappelle un bouquin de SF avec un immortel qui avait plein de problèmes existentiels, enfin passons. Pourquoi pas. Le petit twist final était inattendu (enfin, partiellement, je m'attendais à ce qu'un des deux sauve le virus du feu, mais je pensais que ce serait Alan...).

Ouh yeah. Autant le début était chiant, plein de blabla et d'intrigues politico-amoureuses, j'en avais un peu rien à faire, autant la deuxième moitié décoiffait. Cette traversée en pleine tempête, cette arrivée dans la brume, ce combat dans les bois. Sublime et excitant.

Ça partait pas trop mal, jolis acteurs, jolie photographie. Et puis ça se perdait dans des méandres pleins de clichés et de coups de théâtre téléphonés, plutôt difficile à suivre. Au final, ça laisse un sentiment de rien, de vacuité sur tous les plans. Est-ce que j'ai envie de savoir si tous ces connards s'en tirent ? Même pas sûr...

Il était un peu ridicule, celui-là, quand même...

Tout du long, je me suis fait la réflexion que ça sonnait drôlement comme du Night Watch. Enfin, à peu près tout ce qui a trait au surnaturel peut coller avec l'univers de Lukanyenko, c'est dire combien ses machins sont chouettes. Mais il y avait quelque chose, dans cette idée de balance entre le bien et le mal, dans cette notion de protéger les innocents, derrière le concept des druides/émissaires chargés de faire régner l'ordre.
Du coup, même si l'épisode est un poil en dessous des précédents, c'était plaisant. Les combats ressemblaient à du Tekken, il y avait très peu de temps morts, ça finissait sur un mini-cliff sorti de nulle part (bien ridicule et bien inutile) supportable. Ils ont tué personne en plus ! J'ai bien cru que les jumeaux allaient y passer, voire Isaac, mais non, que dalle. Je préfère ça.

Mais du coup c'est clair et net, ya un des réalisateurs plus doué que l'autre. D'un épisode à l'autre, ça change du tout au tout. Le 312 il était un peu ringard quand même... plus de trucs téléphonés et de faux raccords louches. Quand Blake est revenue dans le hangar, juste après l'éclipse, j'ai cru qu'elle était sortie se changer XD "Oh, ils sont tous inconscients, et si j'allais mettre ma tenue de druide dominatrix..."

Et Deucalion en mode full-Alpha, c'était totalement Greed dans FMA. Totalement.

En fait, les clips de Lady Gaga sont une belle métaphore pour cette série. C'est esthétiquement réussi, souvent ridicule, on se demande toujours si c'est assumé. Ça n'a aucun sens, mais c'est fascinant et on se dit que si on regarde assez longtemps, avec assez d'intensité, ça finira par faire sens ; mais non. C'est plein de gens à moitié à poil pour des raisons inexpliquées et ça fait prendre conscience de kinks insoupçonnés.

This episode hurt my head.

A part que j'arrivais pas à rester sérieuse à la fin, parce que leurs bains de glace ressemblaient à des mojitos géants, c'était génialement parfait. Ils développaient une immense mythologie, tout se tenait plus ou moins, même si c'était globalement une série de décisions malheureuses ; le plan de Deaton à base de mojitos, je le sens trop pas, c'est encore un coup de "vous avez pas lu les petites notes en bas de la proposition, vous allez vous faire entuber au prochain épisode" ; Derek qui écoute les idées de merde de Peter, pareil, ça peut pas bien finir.
C'était triste, et beau, et fou, et plein de non-dits. C'est même plus du fanservice, à ce niveau-là, c'est du "vous êtes un fan ? prenez-vous ça dans la gueule, et ça, et ça, et puis encore ça", le tout accompagné d'un rire diabolique. Et j'ai vraiment rien contre.

Il y a fort longtemps, du temps où Kripke était encore showrunner de Supernatural, Ben Edlund et Sera Gamble avaient écrit respectivement On the Head of a Pin et It's a Terrible Life, un des plus exceptionnels combos de l'histoire de Supernatural. Dans le premier, Dean torturait Alastair sur ordre des anges, ce n'était qu'une horrible machination, et il finissait brisé comme jamais. Dans le second, tout allait bien dans le meilleur des mondes, les Winchester étaient frappés d'amnésie, dans un épisode parodique hilarant orchestré par le sinistre Zachariah. La combinaison des deux - la terreur, le désespoir, et l'humour d'une situation décalée, inattendue et ridicule - était superbe.

Dans cet épisode de Revolution (supervisé par Kripke et écrit par Edlund...), ils nous refaisaient une version délirante de It's a Terrible Life, avec Aaron qui rêve que le Blackout n'était qu'un délire ; c'est drôle, c'est intriguant, il y a des jolies musiques (ELO !) et des références connes... Mais je me disais que quand même, ça perdait l'impact qu'avait l'épisode de Supernatural, vu que ça arrivait après une série d'épisodes nullissimes. C'était très très risqué de faire de l'humour avec une série nulle, c'est un coup à s'enterrer volontairement.
Mais ils ont fait encore mieux, ils ont réussi à mixer les deux épisodes. Le trauma de voir Charlie se prendre un headshot dans une ruelle, je m'en suis pas encore remise. L'ensemble du rêve se révèle être une gigantesque séance de torture orchestrées par les nanites, et c'était horrible, horrible, horrible. Horrible.
C'était un coup bas, cet épisode. Vraiment exceptionnel, comme ça, au milieu de rien, alors que j'attendais plus rien du tout d'eux. S'ils pouvaient finir la saison avec des épisodes de ce calibre, ça serait vraiment tout à leur honneur.

(Monroe qui se ramène avec une pizza, un air de chien battu, et qui avoue kiffer grave la guerre civile... j'ai cru que j'allais pleurer de rire.
La référence à Au-delà du réel était magnifique. Et celle à Breaking Bad, n'en parlons pas...
Les musiques étaient chouettes.
Encore !)

Oh yeah, ça c'était un bon épisode. C'était assez sympa d'avoir une deuxième version de l'épisode "visite guidée", avec la pistonnée chiante en candidat, à la place de Peter Mills. On a déjà toutes les cartes en main, on connaît tout le monde, du coup on voit de suite ce qui cloche, ce qu'elle ne fait pas comme il faut. Et toute la séquence dans les flammes au sommet du building était vraiment flippante, un grand moment.

Hôpital abandonné !

Autant le précédent épisode en huis clos, dans la saison 1, j'avais pas trop été emballée, autant celui-là était juste prodigieusement parfait. J'ai eu l'impression que ça durait deux heures tellement c'était épique et angoissant au possible.
Tellement de gens en danger, je sais plus où donner de la tête, moi. Je peux pas paniquer pour tout le monde (*panique quand même*).
C'était drôle, c'était visuellement parfait, inventif, plein de retournements. Le plot avançait réellement (miracle !) et faisait sens (deuxième miracle !). Que demander de plus.

Fuuuu.
Je sais pas pourquoi, mais je sentais l'épisode à suite. Mais là. Putain ils m'ont eue (même si je l'avais dit depuis le début, Blake était sur ma liste, haha !).
Tout le début, je trouvais qu'ils en faisaient un peu trop pour rendre leur scénario cohérent. Trop de noms jetés en vrac, trop de "bon bah lui, il a fait ça, et ça voulait dire que, et blabla". Je m'en fiche de tout ça, que ça reste flou, rien à carrer. Mieux vaut un truc mal ficelé qu'un truc cliquant avec les coutures apparentes.
J'ai fait de mini attaques de panique chaque fois qu'on voyait des fenêtres (and I blame that gifset which still does not make sense).
J'ai flailé comme une abrutie de la moitié jusqu'à la fin. Il y a tellement de trucs parfaits. Au-delà du shippage, des acteurs géniaux ou de quoi que ce soit. Il y a que je tiens à tous ces personnages, et que c'est une horrible horrible série vraiment trop jolie.

C'est marrant comme d'un épisode à l'autre, ils arrivent à passer du campy ridicule totalement plan-plan à une réalisation léchée, originale, borderline grandiose. Cette esthétique macabre, pendant le récital... C'était puissant.