Mais quel gâchis, cette deuxième saison. Elle commençait bien, mais depuis trois épisodes je n'adhère plus du tout. Tout est faux, téléphoné, simpliste, discordant. On dirait un espèce de patchwork qui n'est pas terminé, mais qu'on accroche déjà au-dessus de la cheminée comme une œuvre d'art. C'est lamentable. Aucune des réponses amenées n'est satisfaisantes, parce qu'on n'a plus affaire à de l'humain, mais à des personnages uni-dimentionnels, sortes de pions scénaristiques qu'il faut amener du point A au point B pour boucler une intrigue bancale.

Bon épisode bien sympa. Il y avait pas mal d'échos dans les enquêtes, quelques révélations bien tristes et quelques craquages en règle. Mieux que le précédent, plus intéressant en tout cas. Et je retiendrai la magnifique réplique où l'inspecteur débarque en disant qu'il a vu une mouette manger une pie, en se demandant si c'est un signe de la fin des temps...

Bon, déjà, guuuuuuuuh Michael Dorman est tellement tellement parfait dans un rôle presque dramatique, totalement sérieux et surtout en rôle principal (j'ai le sentiment d'avoir dit exactement la même chose de Giovanni Ribisi sur Sneaky Pete, mais là c'était encore plus très très bien).

Ensuite, bah c'était drôlement joli à regarder. Une petite intrigue au rythme vraiment pas pressé, à base d'espions et de famille dysfonctionnelle. Le concept de l'espion foireux, version comédie-dramatique, ça avait déjà été fait plein plein de fois, donc je m'attendais à ce que ça gave ou que ce soit cliché (surtout que je hais Terry O'Quinn), mais bizarrement tout passe drôlement bien - et pas seulement parce qu'avoir Dorman en mode dépressif qui se fume des joints à la chaine à Amsterdam en chantant des chansons de folk sur ses missions top secrètes crevait le plafond de mes espérances, non, c'était pas mal d'un point de vue très concret et objectif.

Ça faisait longtemps que j'avais pas rigolé pour de vrai devant une série. Quand l'analyste binoclard a commencé à se désaper dans la chambre d'hôtel de John, en mode, let me show you that I'm jacked, j'étais pliée, mais littéralement pliée.
Pas mal de scènes vraiment inattendues ou très bien amenées, beaucoup de détails et de subtilité. C'était con, aussi, et parfois lourd (la musique notamment, au bout d'un moment ça fait trop débile).
Amazon, sérieux, go, fais-moi une série avec ça, merci.

Snif. Ils ne jouent clairement pas dans la même catégorie. Là, on a un intérêt viscéral pour les personnages, pour leurs défauts et leurs qualités. L'ensemble prend aux tripes, c'est codifié, cliché et tout ce qu'on veut, mais l'ensemble va un peu au delà d'un machin propret et déjà vu. C'est cette série médicale que je veux voir survivre, pas la niaiserie aseptisée de NBC. Et pourtant j'adore les niaiseries.

C'est vraiment pas glorieux. Facile, déjà vu, personnages clichés très factices (le roux aux cheveux façon playmobil m'insupporte déjà au plus haut point). Il faudrait qu'ils tuent la moitié du cast pour que j'approuve cette série. Il faut plus de tragédie, plus de sang, plus de larmes. Trop propre.

Moins pourri que prévu. Bon, ça sent le réchauffé du début à la fin, et ça perdait en intensité à mesure que l'épisode se déroulait, mais il y avait quelques bons passages (l'inauguration/déraillement du début), et des personnages intéressants (Mr Parfait, déjà whumpé, déjà torsepoil...).

Oui bon, okay. Patterson n'est pas si parfait, Riddle est toujours un connard et Severide a fait ce qu'il faut parce qu'en plus d'être beau et fort, il est sensible et humain. Quel homme. C'était un peu un concours de quéquettes quand même, cet épisode.

Pfff ils m'ont déçue là. C'était un gros charabia déconstruit, malsain et laborieux. Vraiment pas dans le ton, dans le rythme. Trop de symboles à la con, trop de tours et de détours pour ne pas dire grand chose.

J'avais des petits éclats de Carnivale qui me revenaient, par moments. La certitude glacée que la série n'aura jamais de conclusion décente. La nervosité devant une intrigue de plus en plus fantastique, de moins en moins explicable (même s'ils retombent bien sur leurs pieds, avec une construction symétrique de l'épisode, et deux oracles aux paroles diamétralement opposées, le rebouteux et la psy, la magie et la science). L'ensemble était laborieux et cruel, comme un accouchement difficile, on lutte, on a envie que ça devienne sublime, mais l'épisode se cherche plus qu'autre chose. Restent des moments de pure mindfuckery, la fin en premier lieu.

Bien bien tout ça. C'était surprenant, amusant et bien sombre. C'est facile, et en même temps pas si mal écrit, tout compte fait. Beaucoup de scènes bien glauques, cela dit, ça met carrément mal à l'aise...