Il était très insatisfaisant, cet épisode. Génial, mais bizarre. Dans le sens où on est pas certain de les suivre, et quelque part c'est désagréable.
Un épisode entier basé sur les échos, que ça en devenait flippant ; le chien attaché derrière la maison, symbolisant les GR qu'on arrose comme des animaux pour les faire décamper, qui aboie quand eux restent silencieux ; la boîte aux lettres, par trois fois élément déclencheur d'une révélation (pour le père, le fils, et le coup fatal avec le magazine commandé en ligne) ; l'effet miroir des deux asiatiques et de leur gardien, qui se croyaient chacune unique ; la main blessée, le téléphone explosé par terre ; suivre l'argent pour retrouver celui qu'on cherche...
J'ai été gênée, parce que comme dans le 102, on ne sait pas si les personnages versent réellement dans la folie (sectaire ou psychiatrique), on doute à chaque instant de la fiabilité de ce qu'on voit. Mais contrairement au 102, on voit les fissures s'agrandir, le tableau pâlir à mesure que le doute s'immisce ; mais on n'est pas certain que c'est le cas pour les personnages eux-mêmes.
Quid du vieux numéro du National Geographic que le père tenait tant à donner à son fils ? Et d'un autre côté, le simple fait de poser la question de sa signification montre qu'on veut croire à un sens, là où la logique voudrait qu'il n'y en ait pas.
Après, c'était bien parce que c'était un épisode globalement plus optimiste que les précédents. Un semblant de normalité, et très peu de mention des disparus, du phénomène même. D'un autre côté, ça donnait le sentiment qu'ils rajoutaient volontairement une louche de mystère qui n'avait pas lieu d'être.
Sur la cover du National Geographic, ça parle de Japonais, ça parle de "spider that lives underwater", ce qui est exactement ce que l'Asiat marmonne au début, et ça parle de "Cairo" (qu'on entend sur la radio juste avant le rêve chelou, et qui est le titre du prochain épisode...). Sans parler des Minoens, mais là j'ai des flashbacks de Lost et je le vis très mal.
Mais, si on reste sur l'idée que c'est une série qui se veut cathartique, qui est une réussite dans les émotions qu'elle provoque chez le spectateur (et dans mon cas c'est une putain de réussite car je beugle tout ce que je peux depuis six épisodes), cet épisode était un putain de revirement à 180°. Là, l'effet produit s'approche de l'excitation maniaque, de la psychose qui prend de l'ampleur, le moment où des hallucinations deviennent des messages symboliques de la plus haute importance, le moment où le schizo de la série détient la CLEF. La clef de quoi, on en sait foutre rien, on a même peur de savoir, mais on en peut plus de gesticuler comme une dingue en essayant de calculer 2+2=5. Au point qu'on en oublie les disparus. Qu'on patauge joyeusement dans la semoule.